les 15 et 16 décembre à La Zone, 42 Quai de l'Ourthe, 4020 Liège
Peuple et Culture et la JOC Liège proposent une formation intitulée « Décoloniser nos pratiques antiracistes : du privilège blanc au sudalisme », destinée aux professionnel·le·s du secteur associatif blanc.hes.
La formation se déroulera les 15 et 16 décembre à La Zone.
La formation invite à réfléchir aux façons d’aborder l’antiracisme lorsque l’on est travailleur·euse blanc·he : comment concevoir des activités antiracistes sans reproduire de dynamiques de pouvoir raciales ? Comment s’engager dans la lutte antiraciste tout en restant conscient·e de sa position sociale et de ses privilèges ?
objectifs :
- comprendre les enjeux des engagements blancs dans une perspective antiraciste critique et radicale
- identifier les obstacles et les dérives fréquentes des engagements blancs dans la lutte antiraciste, en particulier dans le milieu associatif (ignorance, recentrage, sauveurisme, performativité, etc.)
- développer des postures conscientes des rapports de pouvoir raciaux, y compris dans les milieux se revendiquant progressistes ou engagés, où des dynamiques racistes peuvent également se manifester.
La formation sera structurée en plusieurs temps afin de favoriser une appropriation collective et progressive des enjeux liés aux alliances blanches dans une approche antiraciste critique.
En ouverture de la formation (le 15/12), nous proposons un arpentage du livre « Mécanique du privilège blanc » d’Estelle Depris. Ce moment vise à poser un socle commun de réflexion, en abordant les concepts clés du privilège blanc, de la blanchité comme position sociale, et des impensés structurels dans les milieux associatifs et militants.
Dans un second temps (16/12), nous avons la chance d’acceuillir Jérémie Piolat, Docteur en sciences politiques et sociales de l’UCLouvain et anthropologue. Son travail porte sur le corps, les cultures et les violences insidieuses.
Il est membre du Laboratoire d'Anthropologie Prospective (LAAP) de l'UCLouvain, professeur invité à l’UCLouvain et maître assistant en sciences sociales à L’U.Namur et l’Henallux.
Il est l’auteur des livres « Portrait du colonialiste »,t « Sudalisme » (Editions Libre) et de « L’action pour la santé en contexte multiculturel » (Cultures et santé). Il a écrit une cinquantaine d’articles et il est également le créateur de la page Instagram #DeLintimeAuPolitique.
Jérémie Piolat donnera sa formation « Sudalisme » :
Dans son ouvrage « Arts primitifs, regards civilisés » l’anthropologue Sally Price nous rappelle qu’on peut dévaloriser une communauté humaine spécifique en attaquant « son éducation » (en retard d’un point de vue civilisationnel) ou « son patrimoine génétique ». Autrement dit, la mise à distance méprisante d’une communauté peut cibler la culture ou le corps. C’est de la disqualification des populations extra-occidentales par le biais de ce que l’on dit de leurs cultures dont parlera Jérémie Piolat. Ce genre de disqualification, en Occident eurocentré, choque en général moins qu’un discours relevant d’un racisme néo-biologique. Il est difficile de se choquer de l’infériorisation d’une culture dont on ne sait rien.
Cet habitus de disqualification culturelle des Suds peut se rencontrer sur des terrains a priori inoffensifs et même officiellement soutenant, comme les associations travaillant avec des personnes migrantes, mais également dans milieux a priori intellectuels ou artistique et de gauche. Il peut également circuler dans de nombreux discours ou mythes policiers aisément médiatisés. Bien qu’il ne semble attaquer que la culture, cet habitus disqualifiant relatif aux Suds, se vivant comme une expertise, peut également finir par légitimer les violences les plus radicales et massives contre les populations non blanches. Comme en témoigne l’actualité récente.
Inscriptions via Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.">Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. – Attention, le nombre de places est limité !
La formation est gratuite. Il n’y a pas besoin de se procruer le livre pour participer à l’arpentage. Néamoins, si vous souhaitez repartir avec un exemplaire au terme de la formation, n’hésitez pas à le mentionner dans le mail d’insrciption et nous passeront commande pour vous. Le livre est disponible au prix de 19€.