Nous vivons avec la conviction que ce que nous ressentons exprime notre vérité la plus intime, voire notre identité, ultime expression de ce qui nous resterait en propre.

Cependant, les sciences sociales ont mis en évidence de longue date que ces sentiments, ces émotions sont manipulables : ainsi le nationalisme se nourrit-il de l’ardeur de nos préférences comme la propagande fasciste vient puiser aux sources de nos peurs, de nos rancœurs pour nous inviter à abdiquer nos libertés. Les médias eux-mêmes jouent le rôle « d’embrayeurs d’émotion » au service d’une opinion toujours plus avide de sensations fortes et d’un capitalisme aux aguets.

Les affects, ça se travaille ! Les autorités politiques ou morales les activent au gré de leur besoins ou de leurs caprices. Le libéralisme joue sur le sentiment de culpabilité qui devient un outil de contrôle social et la violence subie collectivement sur le plan économique alimente l’intolérance et la haine...

Ainsi le malaise finit-il par devenir palpable lorsque trop d’émotions indésirables nous assaillent, que nous perdons le sens de notre (nos) valeur(s) et que nous n’avons plus de refuge où réparer les blessures infligées par le monde...

Cette formation entend aborder la question des émotions sous l’angle politique pour prévenir les risques d’affaiblissement de la démocratie.

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